Sur un portrait du Dante
Que ton visage est triste et ton front amaigri.
Auguste BARBIER
C’est bien lui, ce visage au sourire inconnu,
Ce front noirci du hâle infernal de l’abîme,
Cet œil où nage encor la vision sublime :
Le Dante incomparable et l’Homme méconnu.
Ton âme herculéenne, on s’en est souvenu,
Loin des fourbes jaloux du sort de leur victime,
Sur les monts éternels où tu touchas la cime
A dû trouver la paix, ô Poète ingénu.
Sublime Alighieri, gardien des cimetières !
Le blason glorieux de tes œuvres altières,
Au mur des Temps flamboie ineffaçable et fier.
Et tu vivras, ô Dante, autant que Dieu lui-même,
Car les Cieux ont appris aussi bien que l’Enfer
À balbutier les chants de son divin Poème.
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